L’objectif est double : « Protéger la santé et la sécurité des travailleurs malgré les ressources réduites des SST pendant l’épidémie, et garantir la continuité de la vie économique de la Nation, notamment en facilitant les embauches dans les secteurs stratégiques. » En raison de leur mission d’intérêt général, les SST doivent adapter leur organisation pour assurer une continuité de service. L’instruction, précisée par les Dirrecte, pose plusieurs consignes.
1/ Les visites de suivi individuel sont, de manière générale, reportées.
2/ Par exception, les visites d’embauche ou de reprise concernant des salariés prioritaires doivent être tenues dans les plus brefs délais. Dans ce cas, un contact téléphonique permet au médecin du travail de choisir entre trois options : les conditions sont réunies pour une téléconsultation qui donne lieu à la délivrance d’une attestation ; la visite doit être faite en présentiel, mais avec toutes les précautions nécessaires ; la téléconsultation n’est pas possible et l’accueil physique paraît compliqué ou risqué, un entretien par téléphone est organisé pour donner un avis à l’employeur, sans délivrance d’une fiche officielle.
3/ Les autres missions, comme les actions en milieu de travail, sont ajournées. « Au-delà des visites indispensables à réaliser, les SST interentreprises (SSTI) ont pour priorité de relayer les messages de prévention des autorités sanitaires, et d’assurer une permanence téléphonique pour conseiller employeurs et salariés », explique Martial Brun, DG de Présanse, qui regroupe 210 SSTI sur tout le territoire.
Mais chaque service s’organise comme il l’entend. L’ACMS, qui suit un million de salariés en Île-de-France, veut privilégier la proximité : elle a gardé ouverts 42 secteurs sur 46, avec deux à huit médecins. Et pour cause, certains d’entre eux ont pris un arrêt maladie pour garde d’enfant ; ceux âgés de plus de 70 ans, jugés vulnérables, ont été écartés, et d’autres ont été appelés dans le cadre de la réserve sanitaire. L’ACMS continue à faire travailler 300 personnes sur 1 200, dont 200 sur secteur (médecins, administratifs) et 100 en télétravail (informaticiens) – les autres (infirmières, IPRP) ont été placés en chômage partiel. Le Sest, qui suit 100 000 salariés dans quatre départements (75, 78, 91, 94), a maintenu deux centres sur neuf, avec deux médecins de permanence. Les autres employés, en télétravail, assurent la réponse téléphonique de premier niveau.